Expo : Le sourire du Christ
Cette exposition à la galerie Bansard
m'a donné l'occasion
de travailler sur un thème

qui
me tenait à cœur depuis plusieurs années : Le sourire du Christ.
Vraisemblablement
un thème subversif, puisque malgré l'abondante production
de toute l'iconographie
religieuse de deux mille ans d'occident,
le sourire
du Christ reste étrangement absent.
A l'exception toutefois de deux bois sculptés
qui se trouvent l'un à Xavier (Espagne) et l'autre aux îles de Lérins.
Deux
calvaires sur des centaines de milliers !
Pour ma part, ce n'est pas
sur la croix que je verrai le Christ sourire,
mais plutôt lors de ses innombrables
rencontres, où il entre en relation avec de personnes.
Comment pourrait-il
ne pas être souriant à ces occasions ?
Pourquoi les artistes du passé
n'ont-ils pas saisi ces passages des Evangiles pour les mettre en scène ?
Sans
doute la théologie dominante des différentes époques visait-elle à montrer un
Christ toujours grave,
obsédé par l'idée du sacrifice,
incapable de se
montrer sympathique et souriant dans ses relations inter-personnelles.
Le fait que personne ne semble s'apercevoir de cette absence me paraît confirmer
le caractère inconscient
des effets de cette amputation.
Lorsqu'on
a une idée de l'influence du visuel sur l'inconscient, on comprend aisément que
l'absence du sourire
induit une absence d'humanité, voire une absence de normalité.
La personne de Yeshoua de Nazareth est engloutie dans la pire des religiosités
qui ne tardera pas à produire Jansénisme et croûtes saint Sulpiciennes.
Pour
ma part j'ai toujours été profondément touché par le passage biblique suivant
:
" Voici que je me tiens à la porte et je frappe,
si quelqu'un entend
ma voix et ouvre la porte,
j'entrerai chez lui
pour souper moi près de
lui,
et lui près de moi. "
Si j'ai rencontré
le Christ, c'est grâce à son sourire
et son si grand respect de la liberté,
puisqu'il n'entre pas chez nous par effraction :
.... Il se tient à la porte,
...
et pourrait attendre notre réponse … éternellement.
Car c'est pour cela
qu'il est venu : nous sortir de nos enfer-mements,
si nous le souhaitons.
Volà pourquoi j'ai peint le Christ souriant sur des morceaux de
portes et des bois récupérés...