12- L'empreinte transfigurée
p. 45 : Que penser d’un dieu
qui demanderait des sacrifices humains ?
a retravailler.Les sacrifices païens étaient des tentatives pour amadouer des dieux.
Dans les différents paganismes de l'Antiquité, les sacrifices cherchaient à
apaiser le courroux des dieux, à leur payer une sorte de dette.
Dans le monde païen antique, on observe que les sacrifices d'animaux et les sacrifices humains
étaient des tentatives pour amadouer des dieux paiens.
Il s'agissait de montrer ainsi aux différentes divinités que l'on était prêt à sacrifier quelque chose de précieux,
comme des animaux de plus en plus gros (un bélier a plus de prix qu'une colombe, mais moins qu'un taureau.)
Un être humain semble être perçu alors, comme ayant encore plus de prix (ce qui est interessant du point de vue anthropologique,
mais qui ne suffit pas à interpeller la conscience des sacrificateurs ni à leur faire comprendre
que la pratique du sacrifice humain est une abomination, car elle est criminelle.
Dans les civilisations païennes quel est le rôle du sacrifice ?
Il cherche à apaiser le courroux des dieux, en leur payant une sorte de dîme des produits de la chasse gagnés grâce à leur aide...
Le sacrifice humain paye une dette encoe plus grande aux divinités.
C'est particulièrement frappant avec cette pratique du sacrifice du premier né
que la famille d'Abraham pratiquait comme tout le monde, dans la civilisation d'Ur en Chaldée.
Finalement, le sacrifice païn cherchait à convertir les dieux, cherchait à les rendre meilleurs.
Alors que chez les Hébreux des siècles suivants, le "Korban" (sacrifice) hébreu cherche à ME convertir,
à ME rendre meilleur.
Il s'agissait le plus souvent de convertir les dieux, leur donner des raisons de changer leur attitude de colère
pour une attitude bienveillante à notre égard.
On pourrait résumer ainsi : Les païens pratiquaient des sacrifices en vue de convertir leurs dieux,
alors que chez les Hébreux bibliques,
c'est le contraire :
le "Korban"(sacrifice hébreu ) est destiné à ME convertir, à ME rendre meilleur.
Dommage que ces deux attitudes radicalement différentes portent le
même nom de "sacrifice"! C'est la source de plusieurs malentendus.Comme le résume très bien le P. Bernard Sesboué :
(p.15 Monde de la Bible déjà cité.) :“Les Pères de l’Eglise répètent à l’envi
que Dieu n’a pas besoin de sacrifices,
s’il en demande, c’est pour le bien de l’homme.
Cette doctrine traversera les siècles,
au risque de connaître une gression,
dans la mesure où l’attention
se fixera davantage sur l’immolation sanglante et où la notion
d’expiation véhiculera une image vindicative de Dieu.Une dérive sacrificielle dans les temps modernes conduira ainsi à comprendre à tort la personne du crucifié
non plus comme l’expression de l’amour bouleversant de Dieu
mais comme la victime de la justice divine.Or, à l’inévitable question :
pourquoi le salut du monde passe-t-il
par la mort sanglante de Jésus ?
Il faut répondre sans hésiter :
parce que le péché et la violence des hommes ont rejeté le juste par excellence qu’était Jésus.L’oeuvre de mort vient des hommes, tandis que l’oeuvre de vie vient de Dieu...
comme le rappellent les Actes des apôtres (Ac 2, 23-24)23- "cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu,
vous l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par la main des impies.
24- Dieu l'a ressuscité,
en le délivrant des liens de la mort,
parce qu'il n'était pas possible qu'il fût retenu par elle.…"Le dessein amoureux de Dieu a su convertir l’excès de mal en bien.
Actes 5-30 : "Le Dieu de nos ancêtres a ressuscité Jésus, que vous avez tué en le clouant sur le bois.
Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois."